Je m'étais fait une raison, enfin une petite raison mais tout de même. J'étais passée à autre chose pendant les vacances. Je n'ai jamais rien tenté, ni même un petit message, rien, ça a toujours était lui. Lui pour un texto par ci, par là. Pour une conversation presque inutile sur msn, toujours lui. Moi non, je ne voulais pas retombée dans le panneau, ce beau panneau. Bah ouais, ça serait beau non ? Après un an d'attente, je pourrais sortir avec mon ex, mon A, avec Lui.
Mais non, j'y croyais pas, j'y croyais plus, et puis basta. Puis a force, de fil en aiguilles, l'été se termine, je suis persuadée, que je ne le reverrais plus jamais, nouvelle vie, nouvelles têtes, nouveaux amis. On recommence tout. Puis finalement non. On se croise par hasard, toujours aussi timides. Il n'a pas changé, toujours cette coupe de cheveux dix miles fois trop longues, cette petite barbe pas rasée depuis trois jours, le même pull rayé violet et rouge. Rien ne change. Chance, ou malchance ? On aurait peut être pas du se recroiser, tu n'aurais pas du venir me reparler.
En trois soirs, il a réussi à me faire changer d'avis, sur nous, sur le fait qu'il faut que je tire un trait. Des révélations sur sa vie, sur la mienne, des points communs à en couper le souffle. Mais ne m'aurait il pas dit, il y a quelques mois : " qu'on se ressemble tellement qu'on ne peut rien s'offrir " ? , si justement. On peut rentrer dans les grandes philosophies, qui se ressemble s'assemble, mais les contraires s'attirent. Mouais. On verra ça.
Des textos encore et encore, des excuses comme ça au milieu de nulle part, des bisous échangés en fins de conversations, même si ça, ça parait totalement niais, mais entre nous non, le bisous auparavant c'était culte. Il était tout gêné, à chaque fois, je crois qu'il y est encore. Puis des insinuations futiles, mais qui, au fond de moi je crois, veulent dire quelques choses. Je me souviens de ces quelques propositions « Soit tu ne veux pas perdre un ami, soit tu es fougueusement amoureuse de toi, soit ce n'est pas toi, soit tu es très fatiguée, soit ... ? », il avait tellement raison, mais c'était quoi, peut être rien, surement rien, mais non, je me borne à penser que c'était un tas de propositions débiles pour savoir ce que moi je pensais de tout ça, il se lance. Enfin non, il fait un pas en avant, et deux pas en arrière, on ne va pas aller bien loin comme ça.
Un texto, un soir, à jouer le faux amant " c'était tellement bien hier soir! J'ai passé une bonne soirée hier soir, il faudrait qu'on se revoit un de ces quatre. Bisous ma belle " , il regarde trop la télé, mais je m'en fou, ça ma plu, et je suis rentrée dans le jeu, puis il m'a invité au cinéma. Bam. La grosse claque, ce n'étais pas qu'un jeu alors ? c'était vrai ? Les filles qui croient encore au prince charmant m'avaient dit qu'il fallait te reconquérir, je l'avais donc fait ? Non, je n'y crois pas trop, puisque justement je ne t'ai rien fait.
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Je suis tellement stressée que je ne peux rien avaler. Pendant cinq jours je me suis retenue, en croyant qu'a la dernière minute tu allais annuler le rendez vous, je ne me suis pas trop réjouie, je ne voulais pas tomber encore plus bas, une fois ça suffisait amplement, non ? Puis là, ça y'est, le rendez vous était fixé, 21h50, un mercredi. J'aurais voulu faire ça pendant le weekend end, mais tu n'as pas voulu, trop pressé ? trop quoi ? Tu m'étonnes, ça ne te ressemble pas ça.
Je tremble vraiment de partout, on se voit dans le tram, on galère bien, pour prendre le tram mais tant pis. Ca y'est, on est que tous les deux. Tu choisis un film au pif, Mama Mia, je t'avais prévenu, c'était niais x). Mais au moins ça nous a détendu je crois. Je m'imagine un peu tout. On ne dit pas grand chose, ou alors une ou deux conneries, comme d'habitude, un petit sourire, un petit regard. Ta main droite sur ta cuisse, ma main gauche sur ma cuisse, c'est tellement culte, et tellement niais et tout et tout. Je t’attends respiré. On s'effleure, mais rien. Je tremble comme j'ai jamais. Je me suis étonnée sur ce coup là, vraiment, je n'aurais pas pensé que tu me ferrais cet effet là. Tu me troubles. Je regarde ta main, toujours aussi grande, avec de grands doigts, je te revois jouer de la guitare.
Les paroles des chansons ne nous mettent pas des plus à l'aise, mais j'en rigole, enfin, je souris. " Mama Mia, me voilà à nouveau. Mon dieu, comment puis-je te résister ? Mama Mia, est-ce que ça paraît encore ? Mon dieu, tu m'as tellement manqué. Oui, j'ai eu le cœur brisé ". Je te vois, avec ton portable, ça m'intrigue, puis tu m'envois un message " mammamia " quoi ? C’était pour le film, ou pour le fait qu'on a presque carrément nos mains l'une sur l'autre. On sourit comme deux niais.
Ouais, je nous trouve vraiment con, mais tant pis. Le film est fini, malheur, le tram n'arrive que dans trente minutes, il fait froid, il est minuit et demi. On rentre à pied, on papote, on est fatigué, mais rien non plus, pas de grandes discussions, des sourires, mais comme deux amis. Rien d'autre, en tout cas je crois. On arrive devant chez moi, tu m'as quand même ramené jusque devant la porte, puis la on se fait la bise. Je m'y attendais de toutes façons, si il y aurait du y avoir autre chose ça aurait été fait depuis longtemps. Tu as les yeux tout rouge tellement tu as froid. Tu dois attendre le tram maintenant, tu habites plus loin. Ca m'inquiète.
Tu m'écris, pour dire des sottises, mais tu me rassures, je veux absolument savoir quand est ce que tu es rentré chez toi. Je n'arrive pas a fermer l'œil. Enfin, tu es arrivé, c'est bon. C'est fini. " Je suis bien rentré, sain et sauf, alors que toi tu dors depuis une heure ... " , non, je ne dors pas, et je crois que je ne suis pas prête a dormir.
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Maintenant on fait quoi ? Ou plutôt je fais quoi. J'étais partie dans l'optique du « je laisse faire, et je verrais par la suite ! », je ne vais pas pouvoir attendre, ça m'a fait trop de mal auparavant, je n’ai pas envie de recommencer. Je veux juste savoir, ou on en est. Si c'est juste pour entretenir une relation amicale, autant me le dire tout de suite. Mais, je ne crois pas que je serais capable de l'assumer. Et puis, ne me dites pas qu’on invite son ex au ciné juste pour le plaisir si ? ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, bien sur…
Je ne veux pas l'attendre encore une fois, c'est maintenant, bientot, mais je vais pas pouvoir jouer comme ça bien longtemps.